Revue de Médecine Orthopédique. 1995;39:26-27
Manipulation en enroulé dorsal
Henri Cardin,
Alain Gourjon
Service de Rééducation Fonctionnelle. Hôtel-Dieu de Paris
|
|
Mise en
ligne : septembre 2002
Dernière modification : 15.11.03
|
|
|
Cette
technique dite de l'enroulé dorsal est utile pour manipuler le rachis thoracique
dans sa portion moyenne. L'ancienne dénomination en "déroulé dorsal" doit être
abandonnée, car le rachis thoracique ne doit en aucun cas être "déroulé", ce qui
signifierait que l'on relâche la mise en tension. L'enroulement (c'est à dire la
mise en flexion du rachis) doit au contraire être maintenu tout au long de la
manoeuvre, pour maintenir la mise en rension maximale.
|
Mise en position et mise en tension
|
La position de
départ est illustrée en figure 1 : le patient est en décubitus dorsal, ses bras
sont croisés et chaque main repose sur l'épaule controlatérale. Le médecin se
tient du côté droit du patient et maintient la tête et le rachis thoracique haut
en cyphose avec son bras et sa main gauche. Le patient est basculé latéralement.
L'index droit du médecin montre le niveau à traiter (fig. 2).
Fig. 1 (à gauche) et fig. 2
(à droite)
Le médecin va positionner son éminence thénar droite au niveau de l'articulation
à traiter (figure 3). Ainsi se termine la mise en position. Le patient est
doucement replacé en décubitus dorsal (figure 4). Durant cette phase, il est
capital de conserver la flexion cervicale et thoracique supérieure, tout en
maintenant l'appui avec l'éminence thénar droite. Ainsi se termine la mise en
tension. Le thorax du médecin s'appuie sur les coudes du patient. Il peut
éventuellement se protéger d'une serviette.
Fig. 3 (à gauche) et fig. 4
(à droite)
C'est par son
thorax que le médecin imprime une impulsion manipulative. La direction de cette
impulsion se fait en direction de sa main droite. L'appui sur les transverses
peut être unilatéral (droit ou gauche) ou bilatéral. Dans l’exemple illustré ici,
l’appui étant unilatéral sur les transverses gauches, il en résultera une
rotation vers la droite (fig. 5).
Fig.
5
Il existe diverses possibilités de placer sa main de contre appui.
Les trois principales sont illustrées ci-dessous (fig. 6). Cette manipulation
entraîne une extension du rachis thoracique, obtenue par la brusque décoaptation
articulaire postérieure (figure 7).
Fig. 7
Action de la manipulation en décubitus dorsal. "M" figure le contre-appui de la
main et P la pression exercée par l'appui de l'opérateur. "A" est le segment sur
lequel porte l'action, "F" la force de flexion imposée par l'appui sur les
coudes (tiré de "Diagnostic et traitement des douleurs communes d'origine
rachidienne. R Maigne, Expansion Scientifique éditeur, Paris, 1989).
|