Les manipulations du poignet et de la main
Yvon Lesage
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Hernie synoviale
Comme pour le coude, la mise en pression négative du poignet est très
importante. On utilise la même technique que celle du coude, c'est-à-dire la
mise à califourchon sur une chaise placée de l'autre côté de la table d'examen.
En alternant une prise de main droite puis gauche, on observe une véritable
dépression du poignet par suite de ce mouvement de « pompage » (fig.1). Cette
technique suffit dans les premières heures et même les premiers jours, à réduire
la hernie. Quand elle est vue plus tardivement, il est nécessaire, après avoir
mis le poignet en flexion modérée (celui-ci reposant sur les médius tendus),
d'effectuer avec les deux pouces une pression alternative, tout en maintenant la
traction. Comme pour une hernie inguinale, la hernie synoviale se réduit avec un
bruit de succion bien caractéristique.
Fig.
1
Il est nécessaire après la réduction, d'effectuer un « strapping » avec une
pièce de monnaie entourée de gaze, et recouverte d'un appareillage en
élastoplast ou en leucoplast aéré. Sans cette précaution, la lésion se reproduit
très rapidement.
Luxation du semi-lunaire
Cette lésion est presque le corollaire de la précédente. En effet, les
hernies synoviales du poignet s'accompagnent presque toujours d'une luxation
arrière du semi-lunaire, que la pression des pouces va réduire simultanément à
la hernie (fig. 74). Par ailleurs, il existe souvent une luxation antérieure du
semi-lunaire. La mise en tension négative est identique ; mais ici, les doigts
actifs sont le médius et l'index. Le poignet est mis alternativement en position
de flexion, puis d'extension en appliquant une pression continue au niveau de la
face antérieure du semi-lunaire (fig. 75). Là aussi, un strapping avec
utilisation d'une attelle cartonnée ou même métallique est nécessaire.
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Fig. 2
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Fig. 3
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Le carpe
En dehors du semi-lunaire, tous les os du carpe peuvent se luxer, en
particulier le scaphoïde, le plus souvent en avant mais quelquefois en arrière
(chute sur la main en hyperextension). Un examen radiologique de bonne qualité,
accompagné d'une interprétation attentive, suivi d'une exploration clinique très
précise, est indispensable. Il faut retenir que le point le plus douloureux se
trouve toujours à l'opposé du sens de la luxation et là aussi, il faut appuyer
du côté indolore ou tout au moins le moins douloureux. Il existe cependant deux
points particuliers.
En maintenant la traction, On enroule le poignet autour de la hanche, le
pouce et l'index d'une main saisissant le pisiforme. L'autre main imprime
également entre le pouce et l'index un mouvement d'arrière en avant de la
styloïde cubitale (fig.4,5).
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Fig. 4
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Fig. 5
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Etant donné sa situation anatomique, le trapèze se manipule en utilisant une
technique particulière. Il faut saisir le pouce et pratiquement le premier
métacarpe avec une pince digitale (médius-index) (fig.6). La main à manipuler
est appuyée par son bord cubital sur la table, maintenue par l'autre main en
fourchette (pouce-index). Une traction axiale est utilisée, en y associant un
mouvement de rotation alternatif. Le sens de traction se fait nettement vers le
haut (fig.7).
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Fig. 6
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Fig. 7
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Articulations métacarpo-phalangiennes
Une technique identique est utilisée pour la première articulation inter-phalangienne
mais avec prise uniquement sur la phalange (fig.8). Pour les autres
articulations métacarpo-phalangiennes, le contre-appui est réalisé par une
fourchette pouce-index placés de chaque côté du poignet (fig.9), ou simplement
par pression du plat de la main (fig.10). La main active, munie d'un « Kleenex »
pour éviter le glissement, saisit également en pince entre médius et index la
phalange à manipuler. Là aussi, la traction doit être axiale avec un mouvement
de rotation alternatif.
Articulations inter-phalangiennes
Les deux mains sont actives (en fourchette index-médius) sur chaque phalange
(fig.11). Il est nécessaire de mettre en contact le médius de la main inférieure
avec la face dorsale des deux doigts pivots. Un léger mouvement de flexion avec
un appui sec permet la manipulation (fig.12). Pour la première, l'annuaire mis
en crochet permet la manipulation. Il est aussi possible d'utiliser une
technique japonaise par contact ongle-ongle. Le pouce et l'index de la main
active saisissent la phalange, l'extrémité et surtout l'ongle du pouce sur
l'ongle de la phalange à manipuler. Un étirement axial ongle-ongle permet la
manipulation.
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Fig. 11
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Fig. 12
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