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Les manipulations de la ceinture pelvienne

Yvon Lesage

 

 

Sacro-iliaques

La manipulation consiste en fait en une accentuation du testing du côté non douloureux.

Première technique

Le patient est sur le dos, la jambe du côté à mobiliser, fléchie à 90°, genou fléchi, le pied à plat sur la table. Le manipulateur se place du côté opposé de la table. Il positionne le genou dans son aisselle et glissant le dos de la main derrière la jambe, vient placer la paume de la main sur la face externe de la cuisse. Le contre-appui s'établit par la main opposée (ou le coude) sur l'épine iliaque antérieure qu'elle immobilise (fig. 1,2).

Fig. 1
Fig. 2

 

La mise en tension s'effectue en fléchissant la cuisse sur le bassin et en décollant le pied de la table. La manipulation est provoquée par une flexion brusque des jambes, amenant le bassin du manipulateur 20 à 30 cm plus bas que le point de départ, les appuis et contre-appuis restant fixes.

Deuxième technique

Le patient est placé sur le ventre, les jambes croisées en ciseau, le côté à manipuler par-dessus l'autre. Le praticien se place du côté de la table répondant à la partie postérieure du patient. Il utilise le coude le plus près du bassin en contre-appui en l'appuyant sur l'épine iliaque postéro-supérieure. L'autre main vient se placer dans le creux poplité de la jambe qui restera fixe ; puis, par une flexion progressive de l'avant-bras, on écarte au maximum en ciseau l'autre jambe jusqu'à la mise en tension. La manipulation est obtenue par une flexion sur les jambes identique à celle de la manipulation précédente, à cette variante près, que l'ouverture maximum du ciseau sera recherchée par l'abaissement du coude sur le membre à manipuler (fig.3).

Fig. 3

Dans ces deux techniques, un craquement manipulatif est quelquefois obtenu (pas toujours). Celui-ci vient-il de l'articulation elle-même ou de la charnière lombo-sacrée ? voire de la jonction thoraco-lombaire ? Je me garderai bien de trancher cette question.


Les coxo-fémorales

Comme pour les épaules, il n'est pas question de traiter ici des techniques de réduction de luxation de hanche ni surtout de prendre partie en affirmant que celles-ci peuvent être isolées ou, au contraire, qu'elles sont toujours associées à une fracture plus ou moins importante du cotyle. Contentons-nous de conclure que dans beaucoup de coxarthroses et surtout dans les protrusions acétabulaires, des techniques de décompression de l'articulation apportent toujours détente et soulagement.

Première technique

Le manipulateur saisit le pied avec une main postérieure sous le calcanéum et la main antérieure sur le coup de pied. Portant la jambe en abduction, on cherche l'angle où la rotation de la hanche est maximale (le mouvement est donné par le pied). Cet angle varie pour chaque individu en raison de l'angle d'antéversion du col et de l'obliquité du cotyle. Par un mouvement lancé de flexion-extension, on amène la détente du quadriceps. Quand celle ci est obtenue, on exerce une brusque traction en partant du genou fléchi (coup de fouet) (fig.4,5).

Fig. 4
Fig. 5

Deuxième technique

Il est recommandé de l'utiliser à la suite de la première technique. Le sujet est couché sur le côté sain, la cuisse demi fléchie, la jambe fléchie venant Prendre appui en travers de la table ; le bassin peut également être fixé par une sangle. Le manipulateur toujours en bout de table, saisit la cheville ; après avoir fléchi le membre à manipuler, il tire d'un coup sec. Le mouvement doit ère ample et comme un coup de fouet, se terminera avec une jambe en complète extension. Cette technique est peu recommandée car elle met le sujet en hyperlordose ; c'est pourquoi nous ne montrons pas d'exemple photo.

Troisième technique

Le sujet est toujours placé sur le côté sain, les deux jambes allongées, un coussin de crin entre les cuisses monté le plus haut possible (fig. 97). Le manipulateur se place face au patient à hauteur des cuisses. Le bras le plus près du bassin se glisse entre les cuisses jusqu'au dessus du coude, la main venant en appui palmaire sur la table (fig. 98). La manipulation s'effectue en décollant l'articulation coxo-fémorale par un mouvement d'adduction forcée en ciseau avant, en même temps que le bras entre les cuisses par l'appui palmaire, cherche à provoquer un écartement externe de l'articulation.

Fig. 6
Fig. 7

 

Ces techniques sont puissantes mais douces, non traumatisantes pour la capsule articulaire. Il est recommandé de les utiliser successivement et dans l'ordre.


La symphyse pubienne

La dissociation de symphyse pubienne n'est pas rare. S'il s'agit d'écartement vrai et radiologique, l'origine en est le plus souvent une chute à plat sur le dos d'une certaine hauteur. On la voit également dans le post partum. Il s'y associe presque toujours une atteinte clinique ou tout au moins une douleur d'une ou des deux sacro-iliaques. La manipulation utilisée est la première technique des sacro-iliaques, à répéter de l'autre côté s'il y a bilatéralité. On trouve aussi, et cela a été fort bien décrit par Boeda et Andrivet, en traumatologie sportive chez les footballeurs, un décalage transversal, un côté de la symphyse se trouvant radiologiquement plus haut que l'autre. On utilise alors successivement les deux techniques de sacro-iliaques :

  • La première technique du côté où la symphyse est la plus basse
  • La deuxième technique du côté où la symphyse se trouve la plus haute.
     



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