Revue de Médecine Orthopédique.
1987;8:23-5 et 1987;9:15-17
Intérêt de certaines techniques sédatives manuelles dans les lombalgies
aiguës
Jean-Claude Goussard
Service de Rééducation Fonctionnelle, Hôtel-Dieu de Paris
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La prescription
d'anti inflammatoires non stéroïdiens, le repos, les infiltrations sont les
principaux modes de traitement d'une lombalgie aiguë. Les manipulations
vertébrales font partie intégrante de l'arsenal thérapeutique, à condition
d'être applicables et que le médecin en maîtrise parfaitement les techniques.
Leurs règles d'application ont été depuis longtemps codifiées (4). Nous ne les
développerons pas ici. Il est classique d'attribuer l'origine des lombalgies
communes à la partie basse du rachis lombaire. La cause peut alors être discale
(le plus souvent), articulaire postérieure (parfois), musculaire ou ligamentaire
(plus rarement).
Mais certaines
lombalgies basses trouvent leur origine au niveau de la charnière
thoracolombaire. Ces "lombalgies basses d'origine haute" ont des aspects
cliniques spécifiques (5).
Les techniques
sédatives manuelles qui portent sur les tissus mous (plans cutanés, musculaires
ou ligamentaires) et les articulations sont, dans certains cas, très efficaces.
Trop souvent délaissées, voire ignorées, elles présentent pourtant un réel
intérêt dans le traitement d'une lombalgie aiguë. On utilise dans ce but des
techniques de massages, de mobilisations, d'étirements ou de postures manuelles.
Avant de poser l'indication de ces manœuvres, il est indispensable de faire un
bilan clinique précis et détaillé, dont les résultats seront consignés sur un
schéma. Les thérapeutiques manuelles seront alors adaptées en fonction de la
forme clinique de la lombalgie et des résultats de l'examen.
Il se déroule en
deux temps. Tout d'abord un examen de la statique générale des membres
inférieurs (y compris une podoscopie) et du rachis sera pratiqué et sur lequel
il sera indispensable clé revenir dans un but étiologique et correctif éventuel
en dehors de l'épisode aigu ; puis un examen dynamique rachidien, debout puis
assis.
Dans un second
temps, l'examen palpatoire précis, systématique et comparatif portera sur les
plans cutanés fessiers et des fosses lombaires, sur les muscles paravertébraux
et des fosses iliaques externes et sur les différentes zones d'insertions
ligamentaires, musculaires et tendineuses de ces régions.
Pour
l'examen des plans cutanés, le patient est couché à plat ventre en
travers de la table, un coussin sous le ventre peut être utile. On utilise la
manœuvre du "pincé-roulé" qui consiste à prendre en un gros pli les plans
cutanés et sous-cutanés entre pouce et index, à le tirer et à le rouler en le
pinçant. Cette manœuvres qui explore le revêtement cutané centimètre par
centimètre, est indolore dans les conditions normales. Par contre, en cas
d'irritation radiculaire, le pli est épaissi et toujours douloureux par rapport
aux zones voisines et symétriques.
Nous savons que
les plans cutanés de la région lombaire basse et de la région fessière sont
innervés par les branches postérieures des nerfs rachidiens T11, T12, L1, L2
(5).
Cette cellulalgie
localisée, unilatérale est la conséquence de la souffrance de la branche
postérieure du nerf rachidien, elle est située dans le dermatome correspondant.
De la même manière, en poursuivant cet examen de façon systématique sur toute la
région, nous retrouvons fréquemment des adhérences cutanées douloureuses sur
tout ou partie de la ligne des épineuses. (fig. 1)
L'examen
des muscles paravertébraux
se fera sur un
patient installé confortablement, si possible à plat ventre sur la table, en
relâchement musculaire complet, un coussin sous le ventre (non obligatoire), un
autre sous les pieds pour détendre les ischio-jambiers.
Après avoir
effectué quelques manœuvres de détente, les muscles sont explorés étage par
étage, avec la pulpe des doigts, de la superficie vers la profondeur et du
centre vers la périphérie.
Lors d'une
atteinte aiguë de la charnière dorso-lombaire, il est fréquent de retrouver des
cordons indurés tendus et très douloureux, au sein des muscles spinaux, le long
de la ligne des épineuses ou plus à distance, au niveau du carré des lombes et
de la partie latérale des grands et petits obliques. La contraction permanente
de ces muscles peut être la cause, dans certains cas, d'une attitude antalgique
en inclinaison latérale ou d'un blocage plus ou moins complet de cette région.
Dans les lumbagos d'origine lombaire basse, la contracture paravertébrale est
souvent plus intense, étendue à toute la musculature para-vertébrale lombaire,
bilatérale en cas d'attitude antalgique en cyphose, ou latéralisée, avec
attitude antalgique directe ou croisée.
L'examen
des muscles fessiers
est effectué dans la même position que précédemment. La palpation sera
progressive et recherchera des cordons indurés au sein du corps musculaire
examiné. De taille variable, tantôt isolés, tantôt nombreux, ils affectent alors
la quasi totalité du muscle.
Ils sont toujours
présents dans les atteintes du rachis lombaire bas, principalement localisés aux
petit et moyen fessiers, au Tenseur du Fascia Lata (TFL) et au pyramidal du
bassin. La manœuvre élective d'étirement de ces muscles provoque ici une douleur
très vive dont le point de départ et les irradiations sont fonction au muscle
sollicité.
La
palpation des zones d'insertion
ligamentaires, musculaires et tendineuses, portera sur les espaces
interépineux, les attaches sacrées du grand fessier et l'insertion de
terminaison des pelvi-trochantériens. Ces zones douloureuses se retrouvent dans
les lombalgies aiguës d'origine lombo-sacrée où elles entrent pour une part dans
l'origine des douleurs et dans le trajet des irradiations.
Ces fausses
radiculalgies sont connues. Cet examen permet ainsi de faire la différence entre
une lombalgie basse d'origine dorso-lombaire, à laquelle correspond la
cellulalgie lombofessière et la contracture du carré des lombes ; et une
lombalgie d'origine lombo-sacrée responsable des cordons myalgiques et des
douleurs d'insertion des muscles de la fosse iliaque externe. Ces manifestations
cellulalgiques, myalgiques et tendino-périostées correspondent au "syndrome
cellulo-téno-périosto-myalgique à topographie métamérique" décrit par R. Maigne
(4)
L'examen
de la mobilité rachidienne lombaire et dorso-lombaire est classique. On
mesure la distance main sol (peu fiable), la distance médius malléole externe,
l'indice de Schöber, l'amplitude des rotations globales, on note la présence
d'une dysharmonie lors de l'inflexion latérale, d'une attitude antalgique
statique ou dynamique.
Après l’étude de
la mobilité globale rachidienne, celle plus fine de la mobilité segmentaire
dorso-lombaire et lombaire, assis puis couché, permettra de déterminer les
différentes orientations des manœuvres de mobilisation en respectant le sens
libre et indolore (4). Tous ces paramètres sont indispensables à connaître avant
d'envisager un traitement physique ou manuel.
D'emblée, puis à
distance de l'épisode aigu initial, il sera complété par un examen de la
statique lombo-pelvifémorale debout (association lordose / antéversion-flessum
/ rotation externe de la hanche le plus souvent), de la mobilité des hanches à
la recherche d'un défaut d'extensibilité du pyramidal, du TFL, du droit
antérieur, du psoas-iliaque, ainsi qu'un examen complet de la statique des
membres inférieurs.
Nous ne
prétendons pas citer toutes les manœuvres qui peuvent être utilisées dans une
lombalgie aiguë. Seules seront décrites celles que nous utilisons le plus
fréquemment et qui apportent à nos patients le plus de soulagement et les
résultats les plus rapides. Leur efficacité est directement lice à deux
paramètres : les renseignements tournis par l'examen complet et précis qui
permet une bonne adéquation des techniques et la dextérité du praticien qui les
utilise. Un grand nombre de non médecins (rebouteux) ou de paramédicaux (kinésithérapeutes)
les emploient quotidiennement avec un grand succès... Les médecins ne doivent
pas se priver de cet efficace arsenal diagnostique et thérapeutique qui complète
et affine le diagnostic, met en confiance le patient (qui souffre) et permet une
meilleure relation médecin malade. "Tout le monde sait voir mais peu de gens
savent toucher" (Machiavel).
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Différentes positions possibles
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Le
confort d'installation prévaut et la meilleure position sera celle dans laquelle
le patient ne souffre pas (ou souffre le moins).
Le décubitus
ventral permet un bon relâchement musculaire paravertébral et fessier, tout en
offrant un large abord pour le massage et les étirements.
Le décubitus
latéral présente les mêmes avantages pour la décontraction et de meilleures
possibilités pour la mobilisation simultanée et les contractions résistées. Il
peut être nécessaire d'interposer un coussin entre les genoux. C'est la
meilleure position à utiliser pendant la grossesse.
En décubitus
dorsal, il est possible dans certaines conditions de coupler massages et
mobilisations.
La position
assise offre un bon abord du rachis et permet d'utiliser certaines techniques
d'étirements paravertébraux lombaires, de contractions résistées, de massages
locaux. Elle a pour inconvénient d'être souvent ressentie comme fatigante, voire
intolérable dans les lombalgies aiguës et n'autorise pas un relâchement complet
des paravertébraux. (fig. 2)
Elément
privilégié de la relation avec le malade, il ne présente aucune limite dans son
champ d'application, sauf celles du thérapeute lui même qui ne doit pas se
satisfaire de quelques manœuvres stéréotypées appliquées dans un ordre immuable.
Le massage ne peut être que manuel . "Seule la main doit être considérée comme
le véritable organe du toucher" (B. Dolto, 1). La pratique quotidienne de ces
techniques montre que les effets sont constants dans certaines dominantes (effet
sédatif des manœuvres superficielles, effet décontracturant des manœuvres à
visée musculaire) pour peu qu'elles soient adaptées.
Les
pétrissages superficiels ont pour but la libération des adhérences
entre la peau et les plans sous-cutanés et la désorganisation des infiltrats
cellulalgiques. Les manœuvres doivent être progressives et non traumatisantes.
Nous utilisons
les techniques de malaxages, plicatures, pince roulé, appliquées lentement et
méthodiquement sur toute l'étendue de la zone infiltrée. Elle ont pour effet
d'entraîner un décollement lent du revêtement cutané et une mobilisation
affrontée des deux feuillets du pli ainsi constitué, dans le sens longitudinal
et transversal. Il est nécessaire d'utiliser une prise large afin d'éviter les
ecchymoses. (fig. 3) Libération et assouplissement sont ainsi obtenus de manière
progressive, sans réaction douloureuse.
Sur la ligne des
épineuses, le palpéroulé associé aux tractions verticales (généralement
accompagnées d'un petit bruit de claquement) font diminuer les douleurs locales,
assouplissent la région et se traduisent par une très agréable sensation de
chaleur locale. Après ces manœuvres, la peau redevient souple et indolore.
Le
massage transverse profond (MTP) a un effet antalgique certain dans les
douleurs liées à une souffrance ligamentaire ou tendinopériostée. Cette
technique décrite par J. Cyriax sera employée au niveau d'un ligament
interépineux douloureux sur ses faces latérales et son bord postérieur, sur les
insertions tendino-périostées du moyen fessier et du pyramidal du bassin ou sur
les insertions sacrées du grand fessier. (fig. 4)
Les
manœuvres de détente musculaire portent sur les muscles paravertébraux
et fessiers contractés. Après une préparation locale à l'aide de manœuvres
sédatives superficielles, nous utilisons :
- Des
pressions locales, lentes et progressives, avec la pulpe d'un pouce,
le talon de la main ou l'avantbras selon le muscle considéré, maintenues
environ 10 secondes. (fig. 5)
- La
technique dite en "décordage" appliquée sur les paravertébraux,
consiste à tirer la masse musculaire vers l'extérieur avec la pulpe du pouce
préalablement placé entre a ligne des épineuses et la bande musculaire. Le
pouce tire lentement vers. l'extérieur jusqu’au dérapage, ce qui assure la
détente du muscle. il est possible de faire varier la tension des muscles
concernés en modifiant la position du tronc (fig. 6).
- Des
pétrissages lents, progressivement appuyés, avec une prise et une
surface de contact aussi larges que possible. Les réactions du patient
guideront la progression du travail. La fréquente épaisseur du revêtement
adipeux impose souvent une prise digitale très profonde et des pressions
fortes, ce qui ne peut être réalisé dans les premières séances.
L'utilisation prudente du poing ou du coude permettra dans quelques cas
d'accéder aux muscles pelvitrochantériens profonds (pyramidal notamment).
- La
technique de friction étirement transversal des muscles profonds de
la fosse iliaque externe (pyramidal, obturateurs et jumeaux) contre la face
postérieure du col fémoral. Le patient est en décubitus ventral genou fléchi
à 90°, pied dans l'aisselle de l'opérateur. Cette position autorise des
mouvements de rotation du fémur et la rotation interne progressive augmente
la tension de ces muscles. Personnellement nous demandons au patient de
faire des contractions isométriques brèves dans des courses différentes
suivies d'un brusque relâchement, ce qui augmente l'effet relaxant de ces
manœuvres (fig. 7).
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Etirements musculaires longitudinaux
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En décubitus
dorsal nous réalisons une mise en cyphose lombaire lente et progressive, genoux
fléchis. La main placée au niveau du sacrum réalise une traction dans l'axe et
étire les paravertébraux (fig.8).
Dans la même
position, une autre manœuvres consiste à effectuer des étirement postures de
tous les plans postérieurs en se servant de la raideur fréquente des
ischio-jambiers. La posture est réalisée jambes tendues, pieds dorsi-fléchis et
genoux maintenus en extension. Elle est conservée 10 secondes puis relâchée, le
gain d'amplitude étant très progressif (fig. 9).
En décubitus
latéral, la manœuvres d'écartement costo-iliaque est réalisée avec les avant
bras et l'étirement musculaire est accentué par un mouvement d'écartement
simultané des bords cubitaux des mains. Il s'agit ici d'un étirement unilatéral
des para-vertébraux du côté opposé à celui du décubitus (fig. 10).
En décubitus
ventral, ce type d'étirement unilatéral peut être effectué avec le bord cubital
des mains ou les avant bras (manœuvres plus globale et plus puissante) (fig.
11).
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Etirements musculaires transversaux
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La manœuvres
la plus connue est le "roulement axial", malade en décubitus ventral.
Avec le talon d'une ou des deux mains ou les éminences thénars placés
dans le sillon musculo-spinal opposé, l'opérateur effectue des poussées
lentes et rythmées sur les muscles spinaux. Les mains doivent accrocher
les masses musculaires sans glisser. Ces gestes répétés sans brusquerie
entraînent un roulement axial du corps et une bonne détente musculaire
(Fig. 12).
En décubitus
dorsal, l'opérateur glisse ses mains sous la région lombaire, accroche
les muscles spinaux avec la pulpe des quatre derniers doigts insinues
dans le sillon musculo-spinal et tire à lui les muscles, un effet de
levier étant réalisé au niveau des poignets (Fig. 13).
En
décubitus latéral, dans la même position que pour la manœuvres
d'écartement costo-iliaque, nous réalisons la manœuvres dite "en
éventail". Les appuis sont identiques au niveau des avant bras et les
doigts repliés en crochet exercent une traction verticale sur la masse
musculaire paravertébrale (fig. 14).
Le carré
des lombes, nappe musculaire dont la contracture unilatérale est
fréquente dans les atteintes dorso-lombaires aiguës, est quelquefois à
l'origine d'une attitude antalgique unilatérale uniquement statique.
Afin de l'étirer, le malade est installé en décubitus latéral du côté
opposé à celui atteint, un coussin placé sous le flanc pour augmenter
l'ouverture ilio-costale. Les cuisses et les genoux sont fléchis à angle
droit, les jambes étant à l'extérieur de la table. Par leur propre poids
ou avec un appui manuel, elles entraînent une bascule du bassin qui
accentue l'ouverture du flanc et l'étirement du muscle. Quelques
sollicitations en contract relax peuvent être réalisées qui augmenteront
l'effet décontracturant (fig. 15).
Au niveau
des muscles fessiers, la présence ou la persistance de contractures
musculaires est à l'origine de douleurs locales qui accompagnent ou font
suite a une lombalgie aiguë. Les muscles les plus souvent en cause sont
le moyen fessier, le TFL et les pelvi-trochantériens.
L'étirement du moyen fessier est réalisé au mieux sur un patient en
décubitus latéral, installé en bout de table. Le membre situé au dessous
est replié, le patient maintient son genou. L'opérateur stabilise le
bassin d'une main tandis qu'il imprime un mouvement lent d'adduction du
membre inférieur tendu avec l'autre main. Il est possible de faire des
postures ou de demander au malade des exercices de contracter relâcher
qui vont augmenter l'effet décontracturant (fig. 16).
Les
pelvi-trochantériens, dont le rôle est fondamental dans l'ajustement
antéro postérieur du bassin, sont étirés en utilisant leur composante
rotatoire sur le fémur. Le malade est installé en décubitus ventral,
jambe fléchie à 90° et le médecin imprime à la cuisse un mouvement
progressif de rotation interne qui étire ces muscles. Des exercices de
contracter relâcher ou des postures augmenteront l'effet myorelaxant de
cet exercice (fig. 17).
L'étirement du TFL, malade en décubitus ventral, est réalisé en
posturant la cuisse en extension, adduction-rotation externe. Le médecin
est installé du côté opposé au muscle à étirer soutient le membre
inférieur d'une main et maintient le bassin de l'autre. La position est
maintenue pendant 6 secondes et la manœuvre repérée 5 à 6 fois (fig.
18). |
Réalisées dans
les sens libres et indolores au cours de la séance, elles prennent une place de
plus en plus grande à mesure que l'état du patient s'améliore. Les réactions du
patient guideront constamment le médecin dans l'application des techniques.
Les positions les
plus utilisées sont le décubitus dorsal (mobilisation en cyphose), le décubitus
latéral (rotation-traction) et la station assise (mobilisation en rotation ou en
inclinaison latérale).
Trois ou quatre
séances sont généralement suffisantes pour obtenir l'indolence et restaurer une
mobilité complète. Décrites séparément dans un but de clarté, ces manœuvres sont
en réalité liées entre elles au cours de la séance, sans cesse guidées par la
non douleur. Des contractions isométriques brèves sont progressivement
introduites au cours d'étirements musculaires. Elles présentent le double
intérêt de faciliter le relâchement musculaire et de réveiller le sens
kinesthésique.
Dès la fin de ce
traitement, le patient doit être confié au kinésithérapeute qui débutera une
rééducation personnalisée ayant pour but d'éviter les récidives.
Dans le
traitement d'une lombalgie aiguë, les techniques sédatives manuelles sont parmi
les thérapeutiques antalgiques les plus rapidement efficaces.
Les médecins
s'intéressant à cette pathologie ne doivent pas se priver d'employer ces
techniques. Massages, étirements musculaires, mobilisations articulaires ne
présentent un intérêt et une réelle efficacité que s'ils sont constamment
adaptés aux réactions du patient, quelles que soient les techniques mises en
oeuvre.
Ce type de
traitement présente le grand avantage de raccourcir la période d'immobilisation
et de permettre au patient de reprendre plus rapidement et plus efficacement ses
activités en lui redonnant la fonction kinesthésique de son rachis. On peut le
considérer comme un véritable repos actif préparant la rééducation.
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