Il s'agit d'une
technique complémentaire selon la classification de R. Maigne dans son
dernier traité de "Diagnostic et traitement des douleurs communes d'origine
rachidienne". Technique délicate à ne mettre qu'entre des mains
expérimentées très habituées aux techniques manipulatives, elle n'est jamais
de première intention et n'intervient donc qu'en complément d'autres
techniques cervicales.
Cette manœuvre doit être réservée aux Dérangements Intervertébraux Mineurs
(DIM) rebelles avec certitude du diagnostic, certitude de la qualité de la
réalisation des autres techniques principales que sont celles en rotation et
celles en latéro-flexion. Le premier axiome en médecine orthopédique est
qu'il vaut mieux bien faire les techniques les plus faciles que de mal faire
les plus difficiles. Elle est utile lorsqu'on veut compléter l'action de
manipulation sur la charnière cervico-thoracique par un étirement sur
l'ensemble du rachis cervical.
PRÉCAUTIONS :
le respect des
contre-indications est ici encore plus important que pour toutes les autres
techniques cervicales. Elle devra donc être précédée impérativement, comme
dans toute autre manipulation cervicale, d'un examen radiologique de qualité
irréprochable, d'un examen clinique soigneux à la recherche des signes
d'insuffisance vertébro-basilaire par la réalisation des tests de posture en
position couchée et debout.
En dehors des
contre-indications générales des manipulations que constituerait tout ce qui
ne serait pas un DIM, citons :
Mise en garde (2002)
: Cet article, écrit en 1992, ne représente pas la position actuelle de la
SOFMMOO, qui déconseille fortement toute manipulation cervicale en rotation
forcée chez la femme de moins de 50 ans (lire :
recommandations de la SOFMMOO pour les manipulations cervicales).
TESTS
DE POSTURE. Ces tests consistent à maintenir le rachis cervical
supérieur en position d'hyperextension avec rotation droite puis gauche
pendant quelques secondes en interrompant immédiatement au moindre
déclenchement d'une impression vertigineuse ou d'un nystagmus dont la
survenue doit inciter à la plus grande prudence. Ils sont pratiqués en
position couchée et debout.
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Description de la manipulation
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POSITION DU PATIENT.
Le patient est
en décubitus ventral, membres inférieurs en rotation interne de détente,
bras écartés tombant de chaque côté de la table, laissant le menton
directement en appui sur la table, ou bien mains superposées ou
entrecroisées mettant ainsi le rachis cervical en extension différente
selon leur avancée (fig. 1).
POSITION DU MÉDECIN.
Celui ci est
debout à l'angle antérieur de la table du côté opposé à la main d'appui
dorsale, jambes demi-fléchies, plan des épaules, du bassin et des pieds
parallèles. La main dorsale, par l’éminence thénar, prend appui selon le cas
sur la transverse opposée de la première, de la deuxième ou de la troisième
vertèbre dorsale, l'autre main ou main céphalique empaume la région
temporo-maxillaire du patient en prenant garde de ne pas comprimer l'oreille
(fig 2).
L'appui doit
se faire au dessus de l'oreille de façon à augmenter le bras de levier et à
rendre plus facile le dosage exact de l'impulsion manipulative. La technique
la plus souvent utilisée comporte une rotation dans un sens avec étirement
vers le côté opposé.
MANIPULATION. Le médecin va donc effectuer la mise en position en
plaçant le cou en latéro-flexion vers lui, dans sa propre direction, tout en
prenant garde de ne pas déplacer l'appui du menton qui doit rester le pivot
de la manipulation (fig. 3). Puis, en maintenant d'une part la contre
pression par l'éminence thénar de la main dorsale et la mise en latéro-flexion
du rachis cervical (fig. 4) il va donner l'impulsion manipulative par
l'accentuation brusque et limitée de la rotation cervicale qui va se faire
dans le sens opposé à la latéro-flexion.
Une variante
de cette technique a été décrite : alors que le cou est dans la même
position que précédemment, l'impulsion manipulative est donnée par l'action
de la main dorsale sur la transverse opposée choisie de Tl, T2 ou T3.
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Erreurs techniques les plus fréquentes
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